La société à deux classes a une fonction importante dans la pensée socialiste. Les interventions dans la propriété privée, qui peuvent aller jusqu'à l'expropriation complète - volontiers dissimulées sous le terme de "socialisation" - apparaissent sous un 

La théorie des deux classes réfutée par Karl Marx

Selon Marx, les travailleurs et les capitalistes s'opposent diamétralement avec leurs intérêts respectifs. Selon cette conception, les capitalistes, en tant que propriétaires des moyens de production, exploitent les travailleurs parce qu'ils "détournent" pour eux une partie du travail grâce au profit.

Toutefois, ces idées reposent sur une erreur de raisonnement selon laquelle la valeur d'un bien résulte du travail qu'il contient. Or, en réalité, la valeur n'est pas quelque chose d'inhérent au bien, mais résulte de l'évaluation individuelle du bien ou du service comme moyen d'atteindre un objectif personnel.

En outre, l'évolution des pays plus orientés vers l'économie de marché par rapport à ceux plus orientés vers l'économie planifiée a montré que l'homme et l'environnement se portent mieux dans le monde de l'échange volontaire que dans celui de la mise en œuvre forcée de plans. Dans l'économie de marché, les travailleurs et les capitalistes profitent tous deux des progrès de la productivité et de l'utilisation du capital.

Les hypothèses de base de la société marxienne à deux classes sont réfutées, le terme dans son utilisation initiale n'aurait donc plus besoin d'être utilisé. Toutefois, le terme est devenu tellement familier qu'il semble impossible de le faire disparaître des esprits.

S'il est peu probable que l'on renonce au terme de société à deux vitesses, bien qu'il soit désormais vidé de son sens, il ne reste qu'une option pour mettre fin à cette confusion linguistique. Une nouvelle définition de la société à deux classes est nécessaire.

D'autres termes ont également subi une telle réaffectation de leur contenu. Par exemple, le terme "néolibéral" est aujourd'hui utilisé pour désigner le capitalisme sans entraves, alors qu'il signifiait à l'origine exactement le contraire (les nouveaux libéraux/néolibéraux voulaient "fixer un certain cadre" au libre jeu des forces du marché).

Ce à quoi pourrait ressembler une théorie contemporaine et sensée à deux vitesses

Quelle pourrait donc être une nouvelle définition de la notion de société à deux classes qui ne soit pas en contradiction avec les expériences historiques et les connaissances économiques ? Quel critère pourrait remplacer la propriété des moyens de production comme caractéristique permettant de distinguer deux classes ?

Ma proposition, présentée ici pour la première fois, est la suivante : le revenu personnel est-il payé entièrement ou partiellement, directement ou indirectement, par des prélèvements obligatoires ou repose-t-il sur des interventions de l'État ?

Il y a donc des personnes qui gagnent leur propre revenu dans l'économie dans le cadre de relations d'échange volontaires - appelées ici la classe primaire. Et il y a d'autres personnes dont les revenus sont financés par des prélèvements obligatoires (tels que les impôts, les cotisations à la sécurité sociale, à la radio ou aux chambres de commerce) du premier groupe - appelé ici la classe secondaire.

Les salariés dont l'activité consiste à mettre en œuvre des interventions de l'État et des directives bureaucratiques font également partie de la classe secondaire. Par exemple, les prestataires de services qui délivrent les certificats A1 ou les certificats de détachement pour les entreprises ou qui surveillent les critères ESG[1] sur la base des prescriptions de l'UE. Les collaborateurs des médias et des ONG financés par l'argent du contribuable font également partie de la classe secondaire.

Ni la classe primaire ni la classe secondaire ne correspondent à une "classe" au sens de l'ancienne définition marxienne. En fonction des circonstances concrètes, un travailleur peut appartenir soit à la classe primaire, soit à la classe secondaire. De même, un entrepreneur peut appartenir soit à la classe primaire, soit à la classe secondaire - il en va de même pour différents groupes professionnels et activités.

L'ouvrier d'une entreprise de construction qui réalise des projets de construction privés et l'enseignante d'une école financée exclusivement par des fonds privés appartiennent au premier groupe. L'ouvrier et la patronne d'une entreprise municipale, tout comme l'enseignante d'une école publique, appartiennent au deuxième groupe.

Les personnes de la classe primaire sont contraintes de verser une partie de leurs revenus à la classe secondaire par le biais d'impôts et de taxes ou de coûts à assumer obligatoirement en raison de l'intervention de l'État, ou de les lui céder. Sans le travail du premier groupe, les personnes de la classe secondaire n'auraient aucun revenu ou devraient trouver quelqu'un prêt à leur payer volontairement quelque chose pour les prestations qu'elles offrent.

 Les personnes des deux groupes doivent travailler pour gagner leur vie - du moins tant que personne n'est payé pour ne rien faire. Les personnes de la classe secondaire paient certes aussi des impôts, mais comme leur revenu provient d'impôts, elles retirent plus du "pot commun fiscal" qu'elles n'en mettent en réserve, de sorte qu'en fin de compte, elles ne sont pas des contribuables, mais des consommateurs d'impôts. Une société composée uniquement de personnes de la classe secondaire ne serait pas viable, voire impensable.

Déterminant : le revenu est-il généré par la contrainte ?

La classe - selon la nouvelle définition utilisée ici - à laquelle appartiennent un ouvrier ou un employé ou la présidente d'un institut de recherche, un professeur d'université ou le président du conseil d'administration d'une grande société anonyme, dépend uniquement de la réponse à une question :

Le revenu personnel est-il payé entièrement ou partiellement, directement ou indirectement, par des prélèvements obligatoires ou repose-t-il sur l'intervention de l'État ?

Si tel est le cas, l'individu en question appartient à la classe secondaire - le groupe qui, sans le premier groupe, n'aurait pas de revenu. Au sens figuré, il s'agit de personnes dépendantes, c'est-à-dire dépendantes de l'afflux constant d'impôts, de cotisations à la sécurité sociale, à la radio et à la télévision, de taxes sur l'énergie, etc. ou dépendantes de l'intervention de l'État.

Cette dépendance apparaît clairement dans les nouvelles notions de classe primaire et secondaire. Le revenu de la classe primaire crée la base et est fondamental pour les revenus de la classe secondaire qui en découlent.

Les héroïnomanes se sentent souvent obligés de se procurer leur "substance" de manière illégale. Les personnes de la classe secondaire dépendantes des prélèvements obligatoires et des interventions de l'Etat ont en revanche l'avantage de pouvoir organiser l'afflux - d'un point de vue juridique positif - de manière tout à fait "légale" et presque à leur guise - du moins celles qui ont de l'influence et du pouvoir. Les personnes qui travaillent au sein des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire font partie de la classe secondaire, c'est-à-dire des personnes dépendantes au sens où nous l'entendons.

Les revenus de la classe secondaire sont déterminés unilatéralement sans accord.

Dans certaines fonctions, ces "dépendants" de la classe secondaire ont la possibilité, d'une part, d'élaborer les règles que la classe primaire est obligée de financer et, d'autre part, d'influencer directement (du moins en partie) le montant de leurs propres revenus. Les règles relatives aux revenus et aux pensions des députés, qui sont décidées par ces derniers, en sont un exemple.

Une employée qui passe du secteur privé - non concerné par la mise en œuvre des interventions de l'État - à la politique, passe ainsi de la classe primaire à la classe secondaire, tout comme un travailleur du secteur privé qui passe à la retraite publique financée par les cotisations et les impôts.

Il n'est pas sans conséquence que les "dépendants" de la classe secondaire puissent se procurer légalement leur "substance" au sens précité. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le volume de divers prélèvements obligatoires tels que les impôts, les cotisations sociales et les contributions à la radio et à la télévision, ainsi que le volume des obligations bureaucratiques, ont considérablement augmenté. En conséquence, la part du revenu qui reste à l'individu après déduction des impôts directs et indirects, des cotisations à la sécurité sociale et du paiement d'autres prélèvements obligatoires est faible. Et les espaces de liberté - qui ne sont pas encore influencés par la politique - se sont réduits d'autant.

La dynamique sociale de la société à deux classes

Le nombre de personnes appartenant à la classe secondaire a atteint (tout comme le poids des impôts et des taxes) un ordre de grandeur remarquable en Suisse.

Si l'on met ces chiffres en relation avec les quelque  millions d'actifs actuels (classe primaire et secondaire) ou les  milliers de personnes assujetties à la sécurité sociale en Suisse, on comprend mieux les rapports qui résultent des dépendances et des interactions décrites. L'augmentation de la charge fiscale et des contraintes bureaucratiques devient également compréhensible.

Le rapport entre les deux classes se déplace de plus en plus au détriment de la classe primaire. Le gouvernement fédéral a créé à lui seul des milliers de postes supplémentaires l'année dernière. A cela s'ajoute le fait que le vieillissement de la société entraîne également des charges supplémentaires pour la classe primaire.

Ainsi, cette nouvelle définition de la société à deux classes crée des aperçus éclairants sur la dynamique sociale et permet de continuer à utiliser un terme naturalisé qui a perdu sa signification initiale.

LA NOUVELLE SOCIÉTÉ À DEUX VITESSES

"Vaincre le capitalisme" ou "System change not Climate change".

va de pair avec un droit de disposition illimité de l'État jusque dans la sphère personnelle de l'individu. Cette imposition illimitée d'un système de valeurs souhaité par un groupe nécessite quasiment un "homme nouveau", qui devrait se comporter conformément à l'idéologie imposée, et relève d'une économie planifiée d'un point de vue économique.

, on peut citer en particulier le fascisme, le socialisme et le communisme ; actuellement, des tendances totalitaires ou autoritaires se manifestent en ce qui concerne un contrôle et une modification en profondeur de la vie quotidienne, notamment en ce qui concerne la "dernière génération" et ses frères en esprit. Toutes ont en commun le fait que seule leur propre idée compte et que les arguments ou les souhaits d'autres personnes sont secondaires lorsqu'il s'agit d'imposer ses propres conceptions idéologiques.

Certes, un "avenir de l'humanité" imaginé peut servir à justifier ses propres actions, mais cela n'est pas mis en relation avec des personnes concrètes vivant aujourd'hui. L'"humanité" est donc quelque chose d'abstrait, qui est pensé en dehors des personnes réelles. Ce n'est donc pas un hasard si l'autoritarisme, le totalitarisme et l'inhumanité apparaissent ensemble.

Les embouteillages augmentent la consommation de carburant, ce qui rejette plus de CO2 dans l'atmosphère. Comme les autoritaires de la colle partent du principe que moins de CO2 peut arrêter ou freiner le changement climatique, leurs actions concrètes sont en fait contreproductives pour cette raison même ou contredisent les intentions qu'ils proclament (c'est pourquoi nous utilisons ici "autoritaires de la colle" au lieu de "colleurs de climat").

 que les autorités collantes rétorqueront que leurs actions visent à limiter davantage le trafic futur et que l'un ou l'autre embouteillage n'a pas d'importance. Toutefois, en regardant les affiches des autochtones collants, on peut se demander si les intentions proclamées de sauver le climat sont les seules, ou si d'autres objectifs se cachent derrière. Outre "Et si le gouvernement n'avait pas la main dessus ?", nous pouvons lire sur les banderoles des messages tels que "Vaincre le capitalisme" ou "System change not Climate change".

 de la "dernière génération" visent donc à ce que la politique agisse dans le sens de leur idéologie de collage et que l'économie de marché libre (ou ce qu'il en reste) soit abolie. Les autoritaires du collage espèrent donc que leurs actions attireront le plus d'attention possible et inciteront ainsi les politiques à faire ce qui correspond à leur idéologie totalitaire. La dégradation d'œuvres d'art connues s'explique également de cette manière. Si l'on tient compte du fait que l'attention des gens est fortement influencée par le fait qu'ils se sentent personnellement concernés et que la couverture médiatique est fortement influencée par la capacité à faire les gros titres, il est possible d'estimer quelle voie potentielle les autoritaires collants pourraient emprunter.

Les personnes qui se collent dans la rue ou qui endommagent des œuvres d'art sont peu nombreuses. Et espérons que le nombre de personnes qui mèneront à l'avenir des actions encore plus extrêmes ou inhumaines sera encore plus faible. Mais il ne faut pas négliger un fait important : le noyau de la pensée qui devient ici manifeste est largement répandu.

La diffusion de ces idées se manifeste par le fait que de plus en plus de personnes appellent "la politique", "le gouvernement" ou "l'État" sur un nombre croissant de sujets. On suppose donc que les décisions politiques centralisées - c'est-à-dire le pouvoir et la contrainte - sont meilleures que les décisions décentralisées prises par des personnes responsables - c'est-à-dire le marché et le volontariat.

Celui qui appelle à la politique pour imposer sa propre volonté à d'autres personnes est soumis à une illusion préjudiciable à lui-même et/ou à autrui. Il manque la compréhension du fait que "la politique", "le gouvernement" ou "l'État" n'ont pas d'argent, mais se contentent de le redistribuer, en s'appropriant une part considérable et en provoquant ainsi inévitablement une perte de liberté et de bien-être.

Le changement sans contrainte est possible. Il commence par l'individu et ses actions. Le collage dans la rue montre que les autoritaires du collage ne se préoccupent ni du climat ni des gens. Leurs actions contredisent leurs paroles. S'il s'agissait du climat et des personnes réelles, ils ne provoqueraient pas d'embouteillages - avec toutes les conséquences qui en découlent.

Les autoritaires collants d'aujourd'hui (et la terreur à craindre pour une motivation prétendument écologique) ne sont "que" la pointe d'un iceberg. La base est bien plus importante, le groupe nettement plus important de ces personnes qui appellent à la politique pour imposer leur volonté à d'autres personnes.

L'appel à la politique, au gouvernement ou à l'État est souvent un réflexe irréfléchi. Il suffit d'un peu de connaissance et de réflexion pour s'en défaire.