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15 mars 2023 4 minutes de lecture

Affaire Dittli : Pas de paradis, que des enfers

La polémique qui frappe la ministre vaudoise des finances offre l’occasion de parler de ce qu’est vraiment la fiscalité. A savoir, une histoire de vol organisé.

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Avez-vous déjà lu une apologie de l'évasion fiscale dans vos journaux habituels? Certainement pas et c'est pourquoi nous sommes ravis de vous proposer gratuitement ce texte de l'un de nos contributeurs. Fermement attaché à une tradition individualiste radicale, il y prend la défense de la ministre vaudoise des finances, accusée d'avoir trop bien défendu ses intérêts financiers durant ses études. On est d'accord ou non, mais profitons de réfléchir entre gens libres!

*

En tant que libéral orthodoxe, ma première réflexion quand j’ai pu lire que Valérie Dittli avait évité de donner de l’argent à l’État de Vaud a été : « Tiens, une citoyenne qui a réussi à moins se faire piller, les étatistes vont être vert de rage. » Ils se sont révélés en réalité rouges de rage. « La Jeunesse socialiste demande le départ de la conseillère d'État au travers d'une pétition. En cause : les récentes révélations sur le passé fiscal de la ministre, qui n’a établi son domicile principal dans le canton de Vaud que l’année dernière. Une situation que les jeunes socialistes qualifient de tourisme fiscal », nous apprenait LFM.

Les rouges voient toujours très rouge quand ils apprennent qu’ils auront moins de deniers à dépenser dans leurs innombrables caprices, toujours payés par l’argent des autres. En gros, le voleur dit à sa victime qu’elle commet un crime en ne se laissant pas dépouiller. J’apprécie tout particulièrement cette citation de l’anarchiste individualiste américain Lysander Spooner : « Le fait est que, tel un voleur de grand chemin, le Gouvernement vous dit : la bourse ou la vie ! Il est vrai qu'il ne vous attaque pas dans un lieu désert, au bord de la route, vous braquant un pistolet sur la tête pour vous vider les poches. Mais le vol n'en est pas moins un vol, et il n'en est que plus lâche et honteux. » Ou, mieux encore, pour illustrer le « combat » des rouges, cette citation attribuée à Karl Marx : « Il n'y a qu'une seule façon de tuer le capitalisme : des impôts, des impôts et toujours plus d'impôts. » Le chef des pillards a bien raison : quand on tue le capitalisme, on tue aussi la liberté, l’individualité, la diversité. Des valeurs brandies à tout bout-de-champ par les pires des étatistes.

Le pire pour moi, dans toute cette affaire, est d’entendre ces trois combinaisons de mots : paradis fiscal (spoiler alert : ça n’existe pas), enfer fiscal (spoiler alert : ça existe, dès qu’un millième de pourcent vous est volé) ou encore évasion fiscale, dans un sens péjoratif. En quoi tenter d’échapper à son bourreau serait-il immoral ?

Là encore j’ai envie de citer. Et je vais citer le boss final, Hans-Hermann Hoppe, dans un entretien accordé à Philosophie Magazine en mars 2011 : « Étant donné que les impôts sont du vol, il ne peut y avoir aucun mal à ne pas payer les voleurs ou à mentir sur son revenu et ses actifs imposables. Pour autant, ce n’est pas prudent ou sage de faire cela — après tout, comme Nietzsche l’a dit, l’État est « le plus froid de tous les monstres froids » et il peut ruiner votre vie, même vous détruire, si vous n’obéissez pas à ses règles. Mais cela ne fait aucun doute qu’il est juste de ne pas payer d’impôt. ». Du grand art.

Hans-Hermann Hoppe dans ses œuvres.

Comme tous les prosélytes, ceux qui se dressent contre la fiscalité ont un martyr. Il s’appelle Irwin Allen Schiff (24 février 1928 - 16 octobre 2015). L’américain explique dans ses ouvrages que l'impôt sur le revenu est illégal et anticonstitutionnel. Condamné à 13 ans de prison pour évasion fiscale, il meurt à 87 ans, en prison, enchaîné à son lit d'hôpital, sans avoir été soigné correctement pour une cataracte qui le rendait aveugle, un cancer de la peau, puis des poumons.

Petit quizz: combien de personnes paieraient réellement pour ce contenu inclusif et fédérateur du service public si elles en avaient réellement le choix?

Maintenant et pour finir sur une note « positive », je propose une révolution fiscale. On fait tout d’abord une petite concession et on paie ce que l’État nous prend (de gré ou de force) mais avant de se faire saigner, on coche des petites cases sur sa déclaration d’impôts, permettant d’allouer le montant volé. Par exemple, X mettra 30% du larcin dans l’éducation, 30% dans la défense, 30% dans la rénovation des routes et 10% dans la culture. On verra ainsi si tous les projets vendus comme « fédérateurs », « inclusifs », ou que sais-je seront encore grassement financés après avoir été imaginés par un fonctionnaire totalement en dehors de la réalité.



Francis Lesir

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