La plus vieille église de Fribourg, en Suisse, a vu la sérénité du temps pascal troublée par un jet de pierre. Récit.
Le Peuple vous apporte un regard à contre-courant sur l’actualité et des sujets de fond directement dans votre boîte email.
Le Peuple est financé uniquement par les lecteurs et opéré à bas coût par des passionnés. Certains articles sont néanmoins payants.
Soutenez "Le Peuple" en vous abonnant dès maintenant via ce lien.
Cliquez-ici pour découvrir nos variantes d'abonnements : gratuit, mensuel ou version papier.
*Nota bene : une version gratuite du «Peuple» est également disponible.
Chers amis, chers abonnés,
Voici un récit qui ne fera les gros titres nul part ailleurs. Et pourtant... En France, selon le ministère de l'intérieur, 857 faits antichrétiens ont par exemple eu lieu en 2021, dont 92% concernent les atteintes aux biens! Deux à trois fois par jour (!), ce patrimoine est donc pris pour cible. Et même dans la paisible Suisse, les temples et églises de nos villages doivent aujourd'hui fermer - même en journée - pour être protégées des vandales!
Nous vous offrons cet article parce que la population doit savoir. Merci de nous soutenir avec un abonnement vous permettant d'accéder à nos contenus exclusifs et à nos éditions.
Samedi 8 avril dernier, alors qu’à la tribune de la basilique Notre-Dame de Fribourg nous chantions le Gloria in excelsis Deo de la Vigile pascale – aux alentours donc de 21h –, un puissant vacarme, suivi d’un bruit de verre brisé, est presque parvenu à interrompre la cérémonie. Un fidèle témoigne : « Quelques-uns d’entre nous ont pu penser qu’un servant de messe maladroit avait précipité par mégarde la statue de saint Joseph sur le sol, au moment d’en retirer le voile violet qui la recouvrait depuis le début de la Semaine sainte, puisque le bruit venait presque du même endroit dans l’église ».
Le secteur touché par l'acte de vandalisme.
Ce n’est que quelques minutes plus tard que le récit de la scène à laquelle avaient assisté certains fidèles est parvenu à la tribune : en fait, un pavé d’une belle taille avait traversé en le brisant un vitrail surmontant une des portes latérales de l’église, pour venir atterrir sur le sas de cette même porte, à l’intérieur de l’église. Après quelques secondes de battement, la cérémonie a repris son cours normal, quelques hommes étant sortis pour tenter d’identifier le responsable de l’acte – un ivrogne – et appeler la police.
Plus de peur que de mal donc, puisqu’aucun fidèle n'a été blessé par les éclats de verre, mais un événement qui marquera sans doute la mémoire des paroissiens présents ce soir-là. L’abbé Evrat, recteur de la basilique, n’a pas manqué de leur rendre hommage le lendemain en évoquant lors du sermon, non sans une pointe d’humour, « les fidèles courageux qui, bravant les jets de pierre, ont assisté la nuit dernière à la Vigile pascale ».
Du côté de la police cantonale, le porte-parole Gino Frangone précise que « l’auteur présumé ne nous a pas donné d’explication sur ce geste. Une plainte pénale a été déposée et un rapport de dénonciation a été fait et envoyé au Ministère public. »
Antoine Bernhard/RP
Bruit du jet de pierre et émotion des fidèles à 1h32 sur ces images. Appréciez le chant sublime, constamment poursuivi malgré la bêtise.