#4 Covid-Ukraine, même combat !

Inutiles pour développer votre business ou vous ouvrir les chakras: mes publications sont un défouloir personnel où il est interdit de montrer de la « bienveillance » et de « croquer la vie à pleines dents ». Rédacteur en chef du journal « Le Peuple » et philosophe de formation, j’y dégonfle des baudruches et vous oriente vers les auteurs que j’aime.

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J’ai participé hier à une réunion informelle entre journalistes, de grande qualité pour la plupart. Je dis « pour la plupart » parce que moi j’essaie surtout de faire illusion en portant des pochettes avec mes vestons, alors que dans le fond, les grands échanges d’idées m’ennuient tant qu’ils ne sont pas convenablement alcoolisés. Mais enfin j’étais présent et on a beaucoup parlé de la chape de plomb qui s’est abattue sur nous durant la crise - politique ou sanitaire, ou les deux - du Covid.

Notez que moi le Covid je m’en fous bien. Enfin, j’ai fait mes vaccins comme tous les gentils garçons (et hop, une moitié de lectorat en moins) mais en détestant allègrement l’obligation déguisée qui nous était faite à ce propos (autre moitié de lectorat en moins). En fait je vais vous dire: par nature, je me méfie de toutes les autorités, particulièrement celles qui invoquent des principes que je respecte et qui vivent de mes impôts.

Cela ne m’empêche pas de prendre une décision qui me fera passer pour un « mouton », dans certains milieux, si j’estime qu’elle est probablement meilleure pour moi. « Chacun est le gardien de sa propre santé », avait écrit John Stuart Mill, et je pense qu’on peut vivre assez bien en appliquant ce genre de principes, à soi et aux autres. C’est d’ailleurs ce genre d’options philosophique qui fondent mon opposition au port obligatoire de la ceinture en bagnole, alors que je la mettrais de toute façon librement par ailleurs. C’est mon droit d’être stupide, dangereux ou mal informé.

Glorieusement aucun avis sur la question

Enfin retour à la réunion à laquelle j’ai participé : on y trouvait un collègue qui semblait beaucoup plus énervé que moi avec le vaccin, et j’imagine sur l’Ukraine aussi. Est-ce que je suis forcément aligné là-dessus ? J’ai pas tant d’avis, en réalité, juste envie de finir ce post pour aller à la muscu. Mais enfin je ne vois pas au nom de quoi les opinions de mon camarade n’auraient pas le droit d’être exprimées dans le débat public, et à plus forte raison dans les médias, garants de la pluralité et de la formation libre de l’opinion de la main de ma sœur, toussa toussa.

Je ne sais pas si vous connaissez la Charte de Munich. C’est un document de 1971 qui explique, en gros, comment doivent bosser les journalistes. Un collègue nous l’a apporté hier. On y découvre dans un article que seuls les responsables désignés au sein des rédactions sont habilités à donner des directives journalistiques. Non pas les annonceurs, non pas les administrateurs, encore moins les politiques, mais seulement les responsables au sein de la rédaction.

C’est fort joli d’être « responsables », « solidaires » ou « démocrates », mais quand on vous y enjoints, et surtout si vous êtes journalistes, c’est que quelqu’un va invoquer des valeurs indiscutables pour faire passer des méthodes qui, elles, devraient susciter l’effroi. Parce que c’est la liberté qu’on assassine, ma bonne dame et parce que je vais pouvoir aller à la muscu. Mais pas avant de vous avoir dit vous abonnez à mon canard parce que j'ai besoin de blé pour acheter des cubains.

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Que Dieu nous garde,

RP