Vous ne vous êtes jamais dit qu’il y avait un rapport à la biologie tout de même très contradictoire selon les causes ?
Inutiles pour développer votre business, mes publications sont un défouloir où il est interdit de montrer de la «bienveillance» et de «croquer la vie à pleines dents». Rédacteur en chef du journal «Le Peuple»et philosophe de formation, j’y dégonfle des baudruches et vous oriente vers les auteurs que j’aime.
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Chers amis, Chers camarades,
De toutes les erreurs que j’ai faites dans ma vie - je veux dire, après être né – il y a ce curieux choix d’étudier la philosophie à l’université. J’imaginais naïvement que c’était un truc qui pouvait me rendre heureux, alors que bon, à l’approche de la quarantaine, j’incline à voir les choses différemment : selon mon expérience, il n’y a guère que le basket, les bières fraîches et, dans une moindre mesure, la pratique religieuse qui aident à supporter le fardeau de l’existence. Pour l’évaluation des bienfaits du mariage, c’est globalement assez compliqué, mais je vais préventivement affirmer que je m’en sors pas mal, au cas où ma femme passerait par là.
Retour à Aristote
Il y a quand même un truc pas mal quand on étudie la philo -en tout cas c’était comme ça à mon époque- c’est qu’on est obligé de commencer par des cours de logique. D’accord, cela ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais pour résumer, disons qu’on apprenait et développait le vénérable principe d’Aristote selon lequel une chose ne peut pas exister, et ne pas exister à la fois. Certains en ont déjà entendu parler comme du « principe de non-contradiction » et d’autres, peut-être davantage versés dans les mathématiques, comme du « principe du tiers exclu ». Enfin, ce sont de lointains souvenirs, toutes ces choses, mais vous voyez l’idée.
Spoiler: on va reparler de reggae
Bref, je sais que vous voulez du sang et je vais en venir aux faits. Le week-end dernier, une nouvelle fois, un concert de chanteurs de reggae (ou en tout cas porteurs de dreads) blancs a été annulé en Suisse allemande, dans le cadre d’un festival marqué à gauche. J’ai déjà écrit un billet là-dessus, alors je ne vais pas m’étaler, mais les raisons restent les mêmes : un blanc, comme moi, n’a pas le droit de se réclamer d’une culture qui n’est pas la sienne, la chose relevant de l’appropriation culturelle. Pour un monde meilleur, et pour ménager les susceptibilités, une seule solution, le repli sur soi, en communautés fondées sur des questions de pigmentation tout de même un peu ridicules.
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Essence versus Accident
Ce qui m’échappe, dans cette logique, est la manière dont l’importance du fondement biologique est surévaluée. Le fait d’être blanc, ou noir, ou encore d’origine asiatique, nous obligerait ainsi à observer certaines règles en matière de cuisine, de musique ou de coiffure. C’est donc ce qu’on appelle classiquement un accident (de accidere, en latin, quelque chose qui vous tombe littéralement dessus), donc quelque chose qui ne fait pas partie de l’essence d’une personne, qui en vient à déterminer tous vos choix possibles. Et n’allez pas croire que ce totalitarisme biologique ne vise que les blancs : je me souviens de Jeremy Lin, un joueur de basket d’origine taïwanaise, qui s’était fait copieusement démonter il y a quelques années, pour avoir lui aussi porté des dreads. Qu’importe qu’il ait fait face à plus de racisme que n’importe qui, en tant qu’asiatique dans le basket américain : on ne sort pas du rang comme ça !
Vous êtes choqués?
Ces histoires de destins conditionnés par des choses qui ne nous paraissent pas centrales m’amènent à une autre réflexion. Ne peut-on pas formuler l’hypothèse d’une contradiction manifeste entre, d’un côté, le rapport à la biologie de ce nouvel antiracisme et, de l’autre, celui du néo-féminisme qui se développe sous nos yeux ? Voilà d’un côté une pensée politique où la couleur de peau détermine tout, et une autre où la distinction fondamentale qui traverse toute l’humanité depuis des millions d’années, entre le féminin et le masculin, ne signifie plus rien. Vous êtes un homme et vous avez des règles ? Rien de plus normal, n’oubliez pas non plus votre pilule du lendemain ! Mais n’allez surtout pas manger des sushis si vous êtes nés dans la Creuse ou en Gironde...
Au fond, ces débats politiques ne font que rappeler la nécessité de relire Aristote. Oui, il y a des choses qui font partie de ce qui constitue une personne, et d’autres qui devraient paraître négligeables. Mais on ne peut pas prétendre de s’affranchir de tout déterminisme tout en crachant leur couleur de peau à des gens pour lesquels elle ne représente plus grand-chose.
Que Dieu nous garde, Raphaël Pomey
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On se régale à vous lire. Petite remarque néanmoins, vous auriez pu ajouter les cours de latin du gymnase, entre basket et bières, parmi les éléments qui vous ont permis d'atteindre le nirvana...