Et on ne voit pas vraiment au nom de quoi il serait moralement supérieur aux autres.
Inutiles pour développer votre business, mes publications sont un défouloir où il est interdit de montrer de la «bienveillance» et de «croquer la vie à pleines dents». Rédacteur en chef du journal «Le Peuple»et philosophe de formation, j’y dégonfle des baudruches et vous oriente vers les auteurs que j’aime.
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Chers amis, Chers camarades,
Vous avez sans doute vu passer cette publicité de la Migros dans laquelle deux jeunes filles se réjouissent d’avoir parmi leurs figurines de foot, autre chose « que des vieux et des Blancs ». Un article entier de mon journal Le Peuple estdisponible ici, gratuitement, avec les explications de la coopérative.
Je reproduis ici l'édito de Une de notre journal, en espérant qu'il vous plaise. N'oubliez cependant pas une chose: ma liberté de ton, ici ou dans mon canard, ne vient pas du Ciel. Je n'ai pas de grand groupe au-dessus de ma tête, pas de patron, mais seulement des abonnés et, très exceptionnellement, des donateurs. Pour que se poursuivre l'aventure lancée ici ou avec mon journal, j'ai donc besoin de vous. Vous pouvez cliquer sur les liens suivants pour l'abonnement à mon journal ou pour lui faire un don par Twint. Bonne lecture!
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Chasse à l’homme blanc
Les plus férus de films d’action des années 90 parmi nos lecteurs se souviennent peut-être de la rencontre surtestostéronée entre l’acteur Jean-Claude Van Damme et le réalisateur John Woo. Un thriller élégamment filmé, mais bête à manger du foin comme il se doit, dans lequel des méchants vraiment très méchants s’amusaient à traquer des miséreux dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Le tout, par simple plaisir sadique.
Monument du cinéma dans lequel JCVD porte un mulet d'anthologie et tue des serpents avec ses dents.
Des scènes de bagarre, des courses à moto et des justiciers qui triomphent héroïquement du mal... Ainsi imaginait-on encore, voilà trente ans, à quoi devait ressembler une chasse à l’homme. Et pourtant : figure détestable en postmodernité, l’adulte blanc subit de tout autres tourments, plus policés sans perdre de leur efficacité. Au nom de la diversité, le voilà désormais visé par des pétitions – pour « décoloniser » la littérature, le plus souvent – dans certaines universités soumises à la dictature woke. Qu’un génie ait peu ou prou suivi les idées de son époque sur un sujet ou un autre, voilà encore sa statue déboulonnée dans l’espace public.
Et en page deux du journal, vous découvrirez encore le sort que lui réserve désormais la Migros. Celui du plouc, de l’immature, du quasi-consanguin, tout juste bon à hurler avec ses copains à propos de football. Qu’il serait bon, nous dit une jeune fille dans une publicité, d’avoir autre chose comme modèles sportifs « que des Blancs et des vieux »... Pas un appel à la haine, certes, mais tout de même d’une inélégance rare lorsqu’il s’agit paradoxalement de célébrer la diversité. Les Blancs sont-ils tant surreprésentés dans les équipes nationales pour mériter un tel sort ?
Il ne s’agit pas pour nous de répondre à un excès par un autre. En dénonçant une « chasse à l’homme blanc », nous n’appelons en tout cas pas à répondre par la bêtise symétrique qui consisterait à nous montrer obsédés par la couleur de peau de ceux qui, parmi nous, viennent d’autres horizons. Simplement, nous ne comprenons pas en quoi l’on devrait accepter que le Blanc, parce qu’il est encore majoritaire dans son pays, puisse être avantage raillé qu’un autre à propos de ce que l’on appelle en philosophie un accident. Quelque chose qui fait partie de nous, mais qui n’est pas fondamental, pour dire les choses rapidement. Car en se moquant des « vieux Blancs », même pour vanter les mérites de l’inclusivité, l’on ne fait finalement que reproduire la pensée que l’on prétend combattre, et qui voit des adversaires là où devraient apprendre à cohabiter des égaux.
Que Dieu nous garde, Raphaël Pomey
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