Culture G du dimanche matin (26/02/23)

Bonjour à tous,

L’alopécie est le fait de perdre plus de cent cheveux par jour.

Ce rythme dépasse la capacité normale de nos cheveux à se renouveler, et aboutit nécessairement à la calvitie.

Toutefois, il est normal aux changements de saison de dépasser largement ce seuil. C’est alors que nos cheveux se renouvellent le plus.

On sait que les chiens, eux aussi, perdent leurs poils en masse aux changements de saison.

Mais nos ancêtres, qui vivaient plus proches de la nature, connaissaient un autre animal qui perd massivement ses poils : le renard, qui devient affreux et comme tout galeux avant de retrouver sa superbe toison.

Renard se dit alopex, en grec, et c’est de là que vient le mot alopécie : “être comme un renard”.

En latin, alopex a donné alupus, puis lupus, le loup et vulpes, le renard, car pendant longtemps les hommes n’ont pas bien fait la distinction entre le renard et le loup.

On savait que les deux animaux rôdaient dans l’ombre, à l'affût d’une proie. Lupus donne lupana au féminin, la louve, et c’est ainsi que l’on nommait les prostituées, ce qui a donné le mot lupanar.

Remarquez que nos amis les anglais, qui appellent le loup “wolf” ne sont pas sortis de la confusion puisque wolf ressemble à vulpes.

Mais pour nous, qui parlons français, d’où vient notre renard ?

Autrefois, le renard s’appelait un goupil, qui est une déformation de vulpes.

Il arrive en effet souvent que le v, qui se prononce “ou” en latin, donc comme un w en anglais, se transforme en g dans les langues indo-européenne : William donne Guillaume, warranty donne garantie, war donne guerre, welsh donne galles.

De la même manière,vulpes a donné gulpes puis, par inversion des consonnes, goupil.

Mais au Moyen-Âge, les hommes avaient l’habitude de donner des noms propres aux animaux.

Au 12e siècle, des poètes français ont composé le Roman de Renart, nom propre qu’ils avaient attribué à un goupil.

Le roman fut si populaire que l’usage du mot goupil disparut totalement, au profit de renart, qui devient un nom commun, puis renard.

C'est ainsi que le souvenir du lien entre l'alopécie et le renard s'est perdu.

Vincent