David Beckham

Chère lectrice, cher lecteur,

Le footballer David Beckham ne se montre jamais en public sans être tiré à quatre épingles.

Le soin qu’il accorde à sa tenue correspond au soin qu’il met dans les divers domaines de sa vie.

Rappelons que, après son impressionnante carrière de footballeur, David Beckham s’est révélé homme d’affaires à succès, très bon acteur, excellent mari et père de famille (fait exceptionnel, il n’a jamais divorcé ; il est toujours marié avec le mannequin Victoria Beckham, avec qui il a eu trois enfants). Il est lui-même mannequin, et généreux soutien de nombreuses causes humanitaires…

Influence des vêtements sur le succès

 Être bien habillé est tout autant la cause que la conséquence du succès.

 « Tout grand homme est l’acteur de son propre idéal », disait le philosophe Friedrich Nietzsche.

Cela signifie que, si vous souhaitez devenir un jour quelqu’un d’important, commencez aujourd’hui par vous comporter comme quelqu’un d’important.

Être « acteur de son propre idéal », c’est faire « comme si » vous étiez déjà le héros que vous voulez devenir.

Et la première mesure à prendre, c’est de vous habiller comme ce héros.

Les études ont prouvé que cela fait une différence considérable. Être bien habillé augmente la confiance en soi, la capacité à s’imposer, et à réfléchir de façon abstraite, en faisant des plans ambitieux comme un véritable homme de pouvoir.

Etre bien habillé rend riche !

Des chercheurs de l’Université de Yale ont demandé à 128 étudiants de participer à un jeu de négociation, où ils devaient acheter et vendre des marchandises.

 Ceux qui étaient mal habillés (sandales en plastique, short) ont réalisé un profit théorique moyen de 680 000 $, tandis que ceux qui étaient bien habillés (costume bien coupé, chemise de qualité, jolie cravate assortie et bien nouée, ceinture assortie aux chaussures et au bracelet de montre…) ont gagné en moyenne 2,1 millions, soit plus de trois fois plus.

 Selon les auteurs de l’étude, les personnes bien habillées ont fait preuve d’une confiance en elles-mêmes beaucoup plus grande, leur donnant de l’assurance dans la négociation qu’elles ont pu utiliser à leur avantage.

 Dans une autre étude, les participants qui étaient bien habillés avaient plus tendance à réfléchir de façon abstraite et ambitieuse, comme un PDG d’entreprise, alors que ceux qui étaient mal habillés étaient plus attirés vers les basses tâches, peu créatrices de valeur.

Développer une vision large

 « Lorsque vous vous sentez plus puissant, vous ne ressentez pas le besoin de vous concentrer sur les petits détails », a expliqué un professeur de la Columbia Business School, dans le Wall Street Journal.

Dans la vie professionnelle, bien présenter permet d’instaurer des rapports de confiance plus facilement. C’est un atout précieux pour conclure des accords, négocier des contrats, convaincre.

Dans l’entreprise, les personnes bien habillées vont plus inspirer confiance à leur supérieur.

Elles se verront plus facilement confier de plus hautes responsabilités, avec à la clé la possibilité de gagner plus. Elles inspireront plus de respect à leurs équipes, facilitant le travail en commun, et donc la réussite des projets qu’elles dirigent.

Comment bien s’habiller

Bien s’habiller ne s’invente pas. C’est un métier.

Dans l’idéal, il faudrait s’adresser à des professionnels, qui connaissent les règles de l’art.

C’était comme ça jusque dans les années 1980.  Les boutiques de vêtements employaient des professionnels de l’habillement, qui savaient conseiller leurs clients pour les aider à s’habiller de façon élégante selon leur statut social et leurs particularités physiques.

Il était rare d’acheter du prêt-à-porter sans faire de retouches, et c’est le tailleur qui vous décidait lui-même de la façon de faire. Vous pouviez lui faire confiance.

C’est devenu plus difficile, aujourd’hui. En effet, les vendeurs dans les boutiques à vêtement ne se risquent plus à donner des conseils, tant leurs clients ont des goûts variés et, à vrai dire, fantaisistes.

La plupart du temps, le maximum qu’ils acceptent de faire est de vous aider à déterminer votre taille, puis de plier les articles dans un sac et prendre votre carte de crédit. La façon dont vous serez perçu quand vous porterez ce que vous avez acheté est le cadet de leurs soucis.

Le résultat est que beaucoup de gens passent leur temps à faire du shopping, dépensent des sommes importantes, mais n’atteignent pas un résultat satisfaisant.

L’élégance

 Il est vrai que, depuis 20 ans, la mode est aux contrastes : porter des claquettes avec un costume Brioni, des baskets Adidas avec une robe Christian Dior, un T-Shirt Metal, une casquette avec une Rolex et un énorme crucifix en or.

La seule règle qui semble demeurer est « faites comme vous voulez », ce qui ne nous avance pas très loin.

Pour la plupart d’entre nous, pourtant, l’objectif reste le même : faire en sorte que le choix de nos vêtements ne soit plus un sujet de préoccupation, ni pour nous-même, ni pour ceux qui nous entourent.

Parvenir à une harmonie, un équilibre, une évidence qui correspondent à notre situation et aux besoins pratiques de notre activité, sans affectation ni recherche.

En bref, que personne ne soit choqué ou perturbé par ce que vous portez. Vous ne voulez pas avoir l'air d'un blaireau, mais pas non plus être habillé de façon tellement extraordinaire que cela devienne un sujet de conversation.

Voici donc quelques conseils de « do-it-yourself ».

Partir de l’existant

Concernant le style, il faut partir de l’existant : comment votre entourage est-il habillé ?

La règle du « plus ou moins un » s’applique : veiller à ne pas être trop décalé.

Si vous voulez faire des efforts d’élégance et que tout le monde est en jeans, T-shirt et baskets autour de vous, ne passez pas au complet cravate, sans quoi vous risquez de gêner et d’être gêné.

Au fur et à mesure que vous évoluerez dans des cercles de personnes de mieux en mieux habillées, faites en sorte de garder toujours une longueur d’avance, par une touche personnelle qui vous distingue, tout en restant dans le ton.

Usage

Il existe des vêtements d’hiver, d’été, d’entre-saison, de soirée, de sport, sport-chic, tenues de travail, de plage, de montagne ou de ski.

Essayez au maximum de distinguer, dans vos placards, les différentes catégories, et de ne pas les mélanger quand vous vous habillez.

Ne pas mettre une veste de sport sur une tenue de bureau

Pas de cravate Hermès sur une chemise hawaïenne !

La règle des trois couleurs

Vous avez droit à trois couleurs pour vous habiller. Au-delà, vous commencez à donner l’impression que vous ne maîtrisez plus.

Le blanc et le noir comptent chacun pour une couleur.

Dans chaque couleur, vous avez le droit toutefois à plusieurs tons (bleu clair et bleu foncé comptent pour une seule couleur).

Ne jamais faire moins que trois couleurs, sinon vous avez l’air d’être déguisé (tout bleu, tout rouge, tout noir, tout orange…).

Avec deux couleurs (noir et blanc uniquement, rouge et bleu), vous donnez l’impression d’être en uniforme (de pompier, de police, d’écolier…).

Simplicité

Si vous débutez, commencez par miser sur la simplicité. Restez dans les couleurs neutres et unies :

-       Assortiments de beige/brun/blanc, plus une couleur, par exemple orange ou vert forêt.

-       Assortiment de bleu marine/bleu clair/blanc, plus une couleur plus vive, par exemple bordeaux, jaune clair, ou rouge.

Méfiez vous du noir qui semble être une couleur "facile", mais qui en réalité est difficile à porter, sauf aux enterrements. Le blanc, en revanche, est très facile à porter et donne toujours quelque chose de plus, de propre, de joyeux.

J'ai connu un homme très élégant qui avait fini par décider, un jour, de ne plus porter que des chemises blanches, en toutes circonstances. Cela lui avait permis de vider ses armoires, sans rien y perdre, et de simplifier considérablement son organisation, tout en gagnant du temps lors des achats. Et en effet, avec les différents tissus et coupes de chemises et chemisettes blanches, il était toujours "super-cool".

Une fois que vous êtes parfaitement à l’aise avec ces combinaisons simples de couleur, vous pouvez introduire des couleurs plus inhabituelles, des rayures, de plus gros motifs. Cela se fera tout seul, parce que vous commencerez à en ressentir le besoin.

Couleurs de saison

Vous serez plus à l’aise de porter des couleurs sombres quand il fait gris et froid, des couleurs claires et vives lorsqu’il fait beau et chaud.

Assortir les catégories des tissus et matériaux

 Il existe des tissus de toutes sortes : coton fin et gros, laines fine et grosses, tissus moirés, velours gros et fins, soie, dentelés, tissus techniques...

L'idéal est de porter du gros avec du gros, du fin avec du fin, et de ne pas porter plus de trois types différents.

Si vous portez un pantalon en gros tissus, mettez un gros pull, et une chemise pas trop fine non plus, avec des chaussures à grosses semelle.

Si vous portez une chemise légère, mettez un bas et des chaussures légères.

Les chaussures

C’est un sujet en soi que je traiterai indépendamment, une autre fois.

Mais si je ne dois retenir qu’une seule règle, c’est la suivante : pour les tenues un peu formelles, il faut porter des chaussures brunes avec des chaussettes ou des bas assortis.

Essais et erreurs

Comme dans tous les domaines, bien s’habiller demande de l’expérience et du temps, pour faire vos essais, vos erreurs, et progresser peu à peu.

Le corollaire de cela est que bien s’habiller coûte cher, surtout au début.

En effet, quand vous débutez, vous devez vous constituer votre garde-robe. Cela nécessite un considérable budget si vous voulez avoir tous les vêtements et tous les accessoires adaptés à chaque usage.

De plus, nécessairement, vous allez acheter de nombreuses choses que vous ne porterez jamais. Il faut le savoir. C’est comme si c’était une règle inévitable (ou du moins, je n’ai pour ma part jamais trouvé la solution à ce problème).

Dans le magasin, vous trouvez plusieurs choses qui vous plaisent, et vous achetez une chose qui vous faisait hésiter. Quelques mois plus tard, vous vous rendez compte que le vêtement qui vous paraissait évident reste dans votre placard, tandis que celui que vous aviez hésité à acheter est devenu votre préféré.

C’est, encore une fois, l’illustration de la règle que nous ne nous connaissons pas très bien. Nous ne savons pas ce que nous aimons. Nous le découvrons avec l’expérience.

Se méfier des soldes

La conséquence de cela est que vous ne pouvez pas, au début, chasser les « bonnes affaires ».

Ce n’est qu’une fois que vous savez parfaitement ce que vous aimez, ce qui vous manque, que vous pouvez faire les soldes avec profit, en trouvant la chose que vous vouliez, à moitié prix.

La grosse erreur est d’acheter une chose parce qu’elle est à moitié prix, sans être sûr que c’est exactement cela que vous cherchiez. Cela ralentit considérablement le chemin, long et coûteux, vers l'élégance de David Beckham.

Vincent