Ruben Ramchurn

30 novembre 2022 7 minutes de lecture

Le bûcher ou la potence pour Ruben Ramchurn ?

Comment faire taire Ruben Ramchurn

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Il n’y a qu’un seul moyen de désarmer un homme, c’est de lui démontrer qu’il est coupable. Le persuader qu’il l’est. Appliquez la punition réservée aux braqueurs de banque à celui qui a volé 10 centimes, même une fois dans sa vie, et il l’acceptera. Il sera prêt à subir les pires châtiments. Et quand il n’y a pas suffisamment de culpabilité, il faut en créer. Celui à qui vous enseignez qu’il ne faut pas regarder les premières fleurs du printemps, qu’il vous croît et qui le fait quand-même, est à votre merci. Il ne se défendra pas. Il pensera qu’il n’en vaut pas la peine. Il ne se révoltera pas. Mais qu’on nous préserve de celui qui a une éthique personnelle. Qu’on nous préserve de celui qui a la conscience tranquille. C’est lui, l’homme qui peut nous battre.

Dr Floyd Ferris – Atlas Shrugged


Alors que la presse relate les derniers épisodes de mes procès de Moscou, cette année je serais devenu un dealer de drogues et de vaccins (en anglais on dirait que c'est pareil). Dois-je me soumettre, faire mon auto-critique, essayer de me faire pardonner ou simplement tenter de sauver... ma réputation ?

Socrate nous enseignait que la réputation était l’ennemi de la sagesse, c’est un mur de paraître. Je n’ai pas la prétention d’avoir la sagesse d’un philosophe de l’antiquité, mais je dois dire que Socrate, Sénèque ou Nietzsche m’inspirent plus qu’Alain Berset, malgré toute la sympathie que je lui porte. Quand on est dans les grands principes, les morts sont malheureusement souvent plus pertinents que les vivants, puisqu’ils ne risquent pas de changer d'avis au fil de la conjoncture.

Je ne me sens donc aucun besoin de me racheter, ou même de sauver ma « réputation » ... Il y a longtemps que je me suis libéré du besoin de paraître, je ne cherche ni les apparences, ni l'adhésion des masses. Je veux avant tout pouvoir me regarder en face moi-même et pour ça, je dois respecter mes propres principes éthiques, je ne peux pas changer mon code de conduite au fil de la conjoncture ou pire encore, par soumission.

Voilà pourquoi je n'ai pas outre mesure besoin de me blanchir auprès du public des accusations sur le trafic de certificat sanitaire, ni de celles encore plus originale de trafic de drogue dans des bordels, qui je pense a été inventée pour donner un côté honteux au dossier et éviter que je fasse exactement ce que je fais en ce moment, c’est-à-dire d’en parler publiquement.

A partir du moment où on invente des rumeurs pour créer des dossiers, se justifier est vain puisque quelque chose d’autre sera inventé si ça ne suffit pas à faire taire.

A partir du moment où on fabrique les accusations qui nous arrangent, il n'y aura jamais de vérité et le soupçon sera impossible à lever pour tout le monde. Dans le doute, les masses adhèrent à la version qui les arrange, à celle qui les séduit ou plutôt celle qui conforte le mieux leurs préjugés.

Imaginons que quelqu'un fasse courir la rumeur que le policier qui a monté le dossier contre moi participait à des orgies au Vatican, du temps où il était garde pontifical. Une partie des gens qui sont opposés au certificat sanitaire souhaiteront le voir coupable, ils aimeront l'idée que ce soit vrai et donc ils considéreront que c'est vrai. Ca serait pourtant une posture de sot. Ca ne serait pas plus sage que de souhaiter me voir moi condamné, parce qu’on n’est pas d’accord avec moi et qu’on souhaite que je me taise (ce qui d’ailleurs ne me fera jamais taire), plutôt que de se demander si je suis vraiment coupable de ce dont on m’accuse. Il vaut mieux accepter l'ignorance, ou plutôt l'inconnu, accepter le doute, que d'inventer des réponses. Il vaut mieux également laisser les affaires privées dans la sphère privée.

Sur un second plan, vouloir me blanchir alors que mon meilleur ami a lui fournit des certificats vaccinaux français, reviendrait en partie à le condamner alors que je considère que le héros, c'est lui.

Nous savons parfaitement aujourd'hui que le certificat vaccinal était inutile, voir même qu'il a nourrit la cinquième vague, en plus d'être inhumain. On vous a menti, vous ne vous vacciniez pas pour protéger les autres, puisque le vaccin ne protégeait pas de la transmission et en tout cas moins que l'immunité naturelle. Les fabricants n'avaient jamais testé le vaccin contre la transmission et si l'objectif avait été de développer un vaccin qui réduit la transmission d'un virus respiratoire, il aurait fallu un vaccin nasal, comme il en existe pour la grippe.

On a brandi comme études pour prétendre que le vaccin réduirait la transmission, des papiers qui n'étaient pas des études, mais des modélisations informatiques, des études in silico, dans lesquels on peut paramétrer le modèle sur ce qu'on veut prouver. Un peu comme si j'utilisais un jeux vidéo FIFA pour prouver « scientifiquement » qui gagnera la coupe du Monde au Qatar.

A partir du moment où le vaccin n'évite ni les infections, ni les transmissions, les principes qui auraient permis une justification morale de cette discrimination qu'était le certificat sanitaire s'envolent. La cour suprême de l'état de New-York a d'ailleurs récemment rendu un verdict dans ce sens, imposant la réintégration et le paiement rétroactif des soignants non vaccinés.

Si le certificat sanitaire est basé sur quelque chose de faux, l'apartheid sanitaire qu'on a créé est ainsi totalement immoral. C'est une contradiction aux principes éthiques de notre société et je suis persuadé que l'histoire le jugera ainsi. Pour reconnaître une telle erreur, il faut de l'humilité et du courage, deux qualités bien rares en politique. Il est donc plus probable qu'on puisse reconnaître cette erreur, qu'une fois que les gens qui auront soutenu l’apartheid sanitaire seront loin du pouvoir. A moins que les partisans de cette ségrégation soient massivement tracés aux élections fédérales de 2023, aucun espoir que ceci arrive avant des années.

Alors effectivement, la société ne reconnaît pas que c'était une erreur et comme professionnel de la santé, je me devais de suivre les règles. J'ai fait beaucoup plus de tests et de quarantaines durant cette pandémie que l'immense majorité des gens et contrairement à ce que certains affirment, j'ai toujours soutenu l'utilité des tests et isolements, j'ai même regretté qu'on décide un peu vite que le vaccin permettait de les relâcher et les événements m'ont donné raison.

De la même façon, je me suis battu comme directeur d’EMS pour qu’on ait des masques et le droit de les porter dans les EMS pendant la première vague, au moment où les autorités nous disaient qu’ils étaient largement inutiles (dans le canton de Neuchâtel, ça a changé le 7 avril 2020).

Lorsque j'ai dû me mettre en quarantaine je l'ai fait dès notification, j'ai également fait plusieurs auto-quarantaines sans attendre la création des services cantonaux de contact-tracing, dont j'étais d'ailleurs un partisan de la première heure (tout est public sur mes publications Facebook).

Concernant le certificat covid, oui, là je n’ai jamais cautionné. Je pense que c'était un outil immoral et honteux, une atteinte aux droits fondamentaux qui ne reposait pas sur des bases scientifiques solides.

Début 2021, j'avais honte de faire partie des gens qui pouvaient aller au restaurant car je pouvais me payer l'hôtel. Automne 2021, j'avais honte de faire partie des gens qui pouvait aller au restaurant car j'avais un certificat covid. J'avais honte qu'on impose des vaccinations à des adolescents pour qu'ils puissent pratiquer leur sport et j'ai toujours honte aujourd'hui.

Alors oui, j'ai considéré que mon meilleur ami était un héros, lui qui a brisé les chaînes de personnes injustement discriminées avec des certificats covid. Aujourd’hui je commets encore le crime de continuer à penser que c'est un héros et surtout d’oser le dire. Il a mis ses principes avant lui-même, il s'est sacrifié pour les autres et il en paie aujourd'hui le prix. Je suis autant fier d'être le petit-fils d’un héros de la résistance, que d'avoir Christophe Loperetti comme meilleur ami.

Et si je dois être brûlé, pendu ou boire la ciguë pour oser continuer à le dire, qu'il en soit ainsi. Renoncer à mes principes en me taisant serait une forme de suicide plus perverses encore, ça serait trahir mon code de conduite et tuer ma condition d'homme.

Si les gens préféraient me faire taire plutôt que débattre, s’ils ne supportent plus la contradiction, c’est par manque de culture et de capacité rhétorique. Beaucoup n'ont plus de culture, n’ont plus d’idéaux, de grands principes philosophiques. Nous sombrons dans une nouvelle ère obscurantiste. Les politiciens de gauche comme de droite sont de plus en plus ignorants de leur propre culture politique. Les philosophes des lumières sombrent dans l’obscurité et ça c'est bien plus grave que de savoir si Ruben Ramchurn est coupable ou pas.

Sans principes, sans code de conduite, on n’a plus de colonne vertébrale et on se retrouve comme un bateau sans gouvernail dans la tempête.

Bakounine nous disait que ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est la capacité à penser et à se révolter. Lutter contre toute forme de terrorisme intellectuel, lutter contre ceux qui voudraient faire taire les esprits libres, c’est donc un combat pour l’humanité.  

La suite des carnets de résistance tout bientôt… sauf si on arrive à me réduire au silence d’ici là.

 

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Ruben Ramchurn
Lancé il y a 1 an

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  1. Papaye_verte
    "Si le certificat sanitaire est basé sur quelque chose de faux, l'apartheid sanitaire qu'on a créé est ainsi totalement immoral."Ruben, je suis partiellement en désaccord avec vous: dans tous les cas, même si cela avait eu quelque utilité, c'était immoral. L'apartheid est immoral, dès lors qu'il repose sur des critères injustes.
  2. Utilisateur anonyme
    Ah bon ? "une officine de restauration de la vérité. " Cette info est débunké par l'AFP et reprise par la plupart de la presse, comme Libératien, le Parisien et autres, à l'exception bien entendu de France Soir qui n'en fait plus partie. Bon mais à t'entendre ils n'ont pas dû lire le jugement orignal. Et relis attentivement le jugement uqi ne provient pas du tout de la cour suprême mais du palais de justice du comté de Richmond de l'Etat de NY
  3. Ruben Ramchurn
    J'ai lu le jugement original et je vous invite à faire de même au lieu de passer par une officine de restauration de la vérité. Mais merci du commentaire, sans doute qu'il vaudra la peine de faire un article consacré juste à ce sujet précis. Beaucoup d'autres sources vont dans la même direction. Même Antoine Flahault avait expliqué que lui aussi que l'exclusion des soignants non vaccinés ne reposait pas sur des bases scientifiques.
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