Raphaël Pomey
Raphaël Pomey

30 décembre 2022 7 minutes de lecture

Il n’y aura pas 2023 en enfer

Combien je compte d’abonnés à mon journal ? Quel bilan après ma première année dans la peau d’un entrepreneur ? Quels projets j’aimerais développer ? Je vous emmène dans les coulisses du "Peuple" pour finir l’année sur une note d’espoir.

Bienvenue sur mon infolettre 100% gratuite. Rédacteur en chef du journal «Le Peuple» et philosophe de formation, j’y dégonfle des baudruches et vous oriente vers les auteurs que j’aime. Je promets de vous émouvoir, de vous agacer et de vous faire rire.

N’oubliez pas de liker, commenter et partager pour soutenir mon travail ! Si vous n’êtes pas encore inscrit à ma publication, c’est par ici ! Merci!


Chers amis, Chers camarades,

Voilà quelques semaines, un ami cher m’a gentiment charrié quand j’ai évoqué mon désir d’être « transparent » au sujet de mes différents défis professionnels sur cette infolettre. C’est essentiellement le terme qui l’agaçait, mais je reconnais que je ne raffole pas non plus de cette idéologie selon laquelle nous ne devrions pas avoir de secrets les uns pour les autres et, en particulier, pas de vie privée.

Il n’en reste pas moins que je me sens redevable envers vous, qui me faites l’honneur de me lire. Pour tout vous dire, je ne vois carrément pas l’intérêt qu’il y aurait à suivre un gars comme moi qui lance son business si le type ne me laisse pas un minimum découvrir l’envers du décor. C’est ce que j’ai fait récemment et j’admets que j’ai été submergé par la gentillesse de vos réactions. Je vous expliquerai cela, et bien d’autres choses, dans cette infolettre.

--- Mais avant de continuer, veuillez lire cette promotion ---

Je suis entrepreneur et lance mon média indépendant Le Peuple. 

J’ai besoin de votre soutien pour rester indépendant !

Vous pouvez m’aider à faire vivre nos idées :

-Dès 4 euros par mois, en vous abonnant à l’infolettre du journal Le Peuple.

Nota bene : une version gratuite du «Peuple» est également disponible. 

--- Merci 🙏 ---

Quel bilan pour cette première année du journal ?

Comme vous le savez, j’ai commencé à travailler à 100% au début 2022 sur le journal Le Peuple. Et pourtant, il a fallu attendre le mois de mai pour que nous sortions notre premier « vrai numéro ». Même si nous avions fait une édition zéro un peu plus tôt, fort imparfaite et librement accessible ici, ce délai peut surprendre. La raison est simple : pendant trop longtemps, je me suis consacré à chercher d’éventuels investisseurs miracles, au lieu de mettre mon énergie dans la production de contenus. Bien sûr, il y avait quantité de choses à mettre en place, sur le plan administratif notamment, avant de pouvoir démarrer une activité. C’est néanmoins une erreur que je ne reproduirai pas si je devais lancer une nouvelle société.

Fût un temps où nous avions même un bureau à Yverdon-les-Bains (et où j'étais déjà habillé comme sur la photo principale de cette infolettre).

Ce doit constituer un travers classique de la personne qui croit très fort à son idée : penser que tout le monde sera dans le même cas de figure et que les investisseurs se bousculeront pour faire « décoller » (combien de fois j’ai utilisé ce terme...) sa société. Très honnêtement, ça n’arrivera pas, et à plus forte raison si vous travaillez dans un domaine sinistré comme les médias. Vous aurez beaucoup de gens qui vous diront qu’ils adorent votre projet, ça oui.  Reste qu’ils disparaîtront dès que les choses se corseront et ne répondront plus jamais au téléphone, à moins que vous appeliez depuis un numéro qu’ils ne connaissent pas. Auquel cas ils vous promettront de vous rappeler dès qu’ils auront « fini leur call » et vous blacklisteront. Vous apprendrez à en rire.

Ne comptez que sur vous-mêmes et un nombre très restreint de proches, dans un premier temps en tout cas. Ne devenez toutefois pas aigris : c’est la nature des choses et vous-mêmes ne courez pas souvent non plus après les gens qui sont en difficulté.

Suis-je heureux du chemin parcouru ?

Sur ces bases se profile tout de même la question la plus importante, celle que me posent tous mes anciens chefs et collègues quand ils me croisent dans la rue ou au bistrot : « Et toi, avec ton journal, ça va ? ». Généralement, j’y ai droit avec un « a » final qui dure dix bonnes minutes comme pour souligner une intention charitable à l’égard d’un pauvre bougre qui a multiplié les mauvais choix dans sa vie pour sauter dans la précarité. Oui ça va fort bien, merci, malgré des défis évidents.

Parlons chiffres : avec un rush final qui s’annonce assez intéressant, nous devrions finir l’année autour des 220 abonnés, moitié web et moitié print, comme on dit dans mon jargon. Ce n’est pas le raz-de-marée que j’attendais quand j’avais encore du lait derrière les oreilles, mais ça progresse chaque semaine et avec un net rebond depuis que je tiens cette infolettre. La chose importante à voir ici c’est que, si l’on cumule le prix de l’impression et de l’envoi du journal (soit environ 1’000CHF par édition), 50% de ces abonnements ne sont pas rentables actuellement, même si notre abonnement papier est cher. Pour autant, je préfère rester droit dans mes valeurs et imprimer chez moi, dans mon canton, plutôt qu’à l’étranger.

Je vous mentirais toutefois si je vous disais que la question ne s’était jamais posée. Surtout que beaucoup de gens prennent l’abonnement papier pour nous soutenir, alors que la version web deux fois moins chère est largement plus intéressante pour nous.

Pour compléter le tour d’horizon, je précise encore que l’infolettre du journal à proprement parler réunit 3000 abonnés, ce qui est assez joli.

Ma newsletter personnelle, celle où vous me lisez présentement, compte pour sa part 214 abonnés. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, la grande majorité de ses milliers de lecteurs viennent donc encore malheureusement par Facebook. En soi, on peut se dire que l'essentiel est d'être lu, mais il est peu agréable de se savoir si dépendant d'un canal à la politique parfois peu sympathique.

Zuckerberg a encore de beaux jours devant lui.


Est-ce que j’ai des soutiens qui nous permettent de tourner ?

Je vous l’ai dit dans d'autres lettres, je ne gagne pas ma vie avec mon journal. La direction que prend mon existence est celle d’un indépendant, avec une part de travail journalistique et une autre où je ferai de la communication grâce aux outils que j’ai acquis quand j’étais engagé pour ça à la Police municipale de Lausanne. Cela n’a pas toujours été facile, mais j’ai énormément appris dans ce métier. Cette expérience me sert aujourd’hui dans mes différents mandats, qui occupent en réalité la majeure partie de mon temps.

Je n’avais toutefois pas compté avec une chose : votre gentillesse incroyable. Depuis un mois, mon journal a reçu pas moins de 2800.- en dons, certains venant de connaissances, mais une bonne part également d’anonymes (Twint ne nous permettant pas de remonter à la source). C’est proprement bouleversant, d’autant plus que la plupart de ces versements ont eu lieu à la suite de publications ici. Bien sûr, cela ne signifie pas que la partie est gagnée pour moi et que je suis parfaitement serein. Mais ce sont de nouvelles éditions de gagnées et, à la douce grâce de Dieu, un rêve qui continue. 

Mon épouse, April, épluchant les comptes du journal au saut du lit.

Enfin, il y a un soutien que je dois évoquer, même s’il ne signifiera peut-être rien pour certains d’entre vous : je sais qu’il y a des gens, que je ne connais parfois même pas ou qui vivent à l’autre bout du monde, qui prient pour ma famille, le journal et moi. Mon séjour au monastère m’a rappelé combien je négligeais la force de la prière. Je commence tout juste à en mesurer les effets dans ma vie.

Quelles sont mes envies pour l’an prochain ?

Cette année, j’ai connu des moments très sombres et je crois que cela s’est parfois trop ressenti dans ce que j’exprimais. Je suis un combattant, d’accord, mais je connais assez peu la haine. Or, je pouvais parfois donner cette impression, il est vrai renforcée par certains portraits que l’on faisait de moi.

Je suis un chrétien pratiquant, qui aspire à avoir des petits-enfants qui seront eux-mêmes chrétiens. Passé cela, je n’ai pas vraiment de convictions très fortes sur les sujets qui conduisent les gens à s’entretuer : l’Ukraine, le Covid, l’écologie... J’aimerais que le côté plus sensible de ma personne, qu’un certain sens de l’émerveillement aussi, ressortent davantage dans mes écrits. Cela n’est pas facile à faire dans un travail journalistique, mais c’est un de mes buts. Je continuerai de temps en temps à sortir un défouloir, évidemment, mais il faudra pour cela venir me faire des suggestions en messages privés ou sur le groupe Telegram « En enfer il y a... » que j’ai créé (et que je gère comme une pive parce que je suis peu à l’aise avec l’outil).

Un podcast, ça vous dit ?

On arrive à la fin de cette infolettre, mais je voulais encore vous faire part d’une envie que nous avons évoquée avec mon ami Jonas Follonier, qui est à la tête du Regard Libre : lancer un rendez-vous audio ou vidéo romand,  réunissant différentes familles de pensée « de droite » (pour aller vite) et dont nous pourrions confier la gestion à un jeune qui a envie de débuter dans le métier avec des fous comme nous ! J’ai récemment rencontré un universitaire très motivé et je serais ravi, à mon tour, de lui transmettre ce que j’ai reçu quand j’ai débuté dans mon métier. N’hésitez pas à me contacter si vous avez de l’expérience dans ce domaine et si vous voulez nous aider à faire... décoller ce projet.

Très concrètement, j’espère encore, dans un futur proche :
-Pouvoir payer mes contributeurs externes (c’est-à-dire un peu tout le monde)
-Pouvoir remercier autrement que par des mots tous ceux qui m’ont aidé jusque-là dans mon projet.
-Faire une semaine de vacances sous le soleil avec ma femme et mes enfants.

Chers amis, Chers camarades,


Je finis cette année gonflé à bloc, et fermement décidé à faire vivre nos idées en 2023. Merci de m’avoir accompagné dans les moments plus ou moins faciles jusqu’ici.

Demain est le meilleur jour de notre vie.

Que Dieu nous garde,
Raphaël Pomey

P.S. Merci à David pour ses suggestions, de même qu'à Lucien, Pierre et April.


Soutenez la liberté d'expression: inscrivez-vous gratuitement à cette infolettre

Vous pouvez aussi m'aider à vivre de ma plume grâce à Twint (anonyme) à mon journal. 

Vous êtes abonné

par 
Raphaël Pomey
Lancé il y a 2 ans

Vous devez être connecté pour écrire un commentaire

Se connecterCréer un compte
  1. Utilisateur anonyme
    Merci de Raphaël de ce point de situation, une année après tes débuts. Tu peux compter sur mon soutien. RV
© 2023 - Raphaël Pomey
ConfidentialitéConditions
Partager – Écrire et partager avec votre communauté
Publier sur Partager